La naissance de la première typographie épicène.

Il s’appelle Tristan Bartolini, il est étudiant à la HEAD (Haute Ecole d’Art et de Design) de Genève et cette année, il a fait mouche en remportant le Prix Art Humanité 2020 grâce a son formidable et innovant projet baptisé « L’inclusif-ve ».

Un prix qui récompense des projets qui conjuguent art et humanité.

Imaginé en 2015 par la Croix-Rouge genevoise (CRG), le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la HEAD, le Prix Art Humanité est organisé chaque année au mois d’octobre à Genève. Le prix est ouvert a tou·te·s les étudiant·e·s ayant accompli au moins quatre semestres à la HEAD ainsi qu’aux titulaires d’un Bachelor ou d’un Master (datant de moins de cinq ans). A chaque édition, le jury récompense le candidat qui aura su proposer un projet original mais surtout un projet cohérent à la valeur de la Croix-Rouge : l’alliance de la création artistique et l’engagement humanitaire.

Plus d’infos sur le site du Prix Art Humanité : www.prixarthumanite.com

L’écriture inclusive : un sujet qui fait couler beaucoup d’encre.

On entend très fréquemment parler de l’écriture épicène, on la retrouve de plus en plus dans notre quotidien, au travers des journeaux et des publicités. Placée au centre des combats, elle soulève des débats, elle fait polémique : une chose est sûre, l’écriture inclusive n’a pas fini de faire parler d’elle !

C’est ce sujet épineux que Tristan a choisi d’explorer pour son projet de fin d’études. Un thème complexe, mais en accord avec ses engagement et ses convictions, pour lequel il a cherché a apporter des solutions graphiques en inventant une typographie inclusive : la première du genre, genre pour tous les genres !

Une typographie novatrice et audacieuse

Tristan a inventé une quarantaine de nouveaux caractères, non genrés, qui s’ajoutent à notre alphabet et qui ont vocation a signifier l’inclusivité. Il a créé ses astucieux graphèmes en réunissant les terminaisons masculines et féminines ce qui permet ainsi de garantir à chaque genre de trouver sa place. Ses signes épicènes s’utilisent pour remplacer les terminaisons acrobatiques genrées et ces mots a rallonge qui résultent d’une cumulation de signes que l’on retrouve systématiquement dans l’écriture inclusive souvent jugée illisible.

Une habile alternative qui permet ainsi de proposer des réponses efficaces aux nombreuses problématiques fréquemment soulevée par l’écriture inclusive.

Tristan a créé ses ingénieux caractères en respectant  un critère de base : la visibilité. Il voulait que ses nouveaux signes soient évidents, pratiques, accessibles, faciles d’utilisation. Il trouve l’inspiration dans le « œ » et choisi donc de combiner les lettres de l’alphabet entre elles, à l’aide de traits ou encore de ligatures. Le subtil mélange qu’il obtient permet donc a tous les genres de s’y retrouver parfaitement mais offre également une osmose typographique qui garantit un certain confort de lecture.

« J’aimerais que ce projet ne soit qu’un début. Ce système de caractères peut s’adapter à d’autres polices d’écriture. Dès lors, ce serait bien que des typographes intègrent mes signes dans leurs propres créations. J’ai simplement créé un outil de communication. D’autres pourraient l’utiliser pour faire passer un message »

Tristan Bartolini

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