L’art de la lettrine : du moyen-âge à aujourd’hui.

Le terme « lettrine » est employé pour désigner la première lettre d’une inscription, du chapitre d’un ouvrage ou encore d’un paragraphe d’un manuscrit. Une lettre généralement en majuscule, parfois pourvue de motifs décoratifs ou figuratifs et souvent mise en valeur dans un corps supérieur ou plus gras que celui du texte courant et pouvant occuper une hauteur supérieure à la ligne courante. Mais quel que soit ces caractéristiques graphiques et au-delà de son esthétisme, la lettrine a vocation a marquer le début d’un texte et a permettre au lecteur de saisir facilement la structure des contenus. Les règles typographiques stipulent qu’après la lettrine, les autres lettres du premier mot s’écrivent en petites capitales.

«Auparavant, il désignait une petite lettre entre parenthèses destinée à indiquer un renvoi. Ce que nous appelons aujourd’hui lettrine s’appelait « lettre grise » quand elle était incluse dans une vignette ornée, puis « lettre de deux points » quand, en se simplifiant, elle n’a plus été que composée dans un corps plus gros, plus ou moins sur la valeur de deux lignes, parfois dépassant du texte, en habillage ou parfois emboîtée dans celui-ci, comme dans l’illustration ci-contre.»

Wikipédia

A l’époque médiévale, l’art de la lettrine était cultivé par des moines et/ou des artistes dédiés – nommés pictor  – qui consacraient de longues heures à ces enluminures, qu’ils éxécutaient à la main. Des enluminures qui permettaient d’embéllir les manuscrits et de mettre en valeur leurs contenus. Depuis l’invention de l’imprimerie, la lettrine est considérée comme un ornement typographique. En typographie, l’emploi du terme « lettrine » dans son sens actuel ne date que de la fin du XIXe siècle.

Quelques exemples de lettrines (avant le XXème siècle)

Illuminated Human Alphabet (XVe siècle)
 Photo © Wikimedia Commons

Golden Books : l’or des enluminures (date ?)
 Photo © openagenda.com
Enluminure d’une page de l’Ecclésiaste (XVe s.)
 Photo © cosmovisions.com

Si les lettrines étaient très présentes dans les ouvrages du moyen-âge, elles ont peu à peu disparu au fil des siècles du paysage graphique et littéraire actuel. Néanmoins, leur utilisation n’était visiblement pas qu’esthétique. Dans l’ouvrage « La Lettre et l’Esprit: Vers une typographie logique » de François Richedeau, il indique :

«Les règles que j’édicte ne sont pas le reflet de mon opinion personnelle : elles sont la quintessence de ce que m’a enseigné la recherche […] 2/ Si vous commencez votre texte par une grande lettrine, vous augmentez votre taux de lecture de 13% en moyenne ».

Extrait de « La Lettre et l’Esprit : Vers une typographie logique » de François Richedeau

Quelques affiches sur lesquelles on retrouve des polices de caractères « lettrines »

La belle et la bête (1946)
 Photo © senscritique.com
Si Paris nous était conté (1955)
 Photo © cinema-francais.fr
Peau d’âne (1970)
 Photo © senscritique.com

Des exemples de lettrines « modernes »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *